La jeunesse comorienne engagée lance un appel au changement

16 mai 2022

Les participants à la centrale TP5 de la SONED

Les Comores ont célébré la journée mondiale de l’eau sur le thème « Les eaux souterraines, rendre visible l’invisible ». Le but de la journée était d’informer les jeunes sur les eaux souterraines et d’attirer leur l’attention sur la nécessité d’explorer, protéger et gérer durablement l’utilisation de cette ressource invisible mais fortement menacée par la pollution et le changement climatique.

C’est dans ce contexte que le projet sur la résilience en eau en Union des Comores soutenu par le Fonds vert pour le climat (GCF) et le PNUD a organisé une série d’activités en partenariat avec la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) pour marquer cette journée.

L’avenir du pays et ses ressources passe par ses jeunes

Une centaine de collégiens venus de cinq établissements ainsi que leurs accompagnateurs ont été invités à découvrir la centrale de pompage d’eau de Vouvouni, au sud de la capitale Moroni pour mieux leur faire comprendre le cycle de l’eau, l’existence des eaux souterraines ainsi que le rôle de SONEDE pour répondre aux besoins de la population en eau potable. Les jeunes filles et garçons qui ont participé à l’événement ont marqué un vif intérêt pour la thématique. Ils ont pu en effet découvrir la salle des commandes, les puits et le site piézométrique qui permet de surveiller le niveau des nappes d'eau souterraine.

Faire découvrir les infrastructures mais aussi les métiers aux jeunes

Au-delà de infrastructures et des technologies, les élèves, répartis en plusieurs groupes, ont pu découvrir les métiers autour de l’eau, comme Salima une jeune élève du collège de Mboueni à Moroni : « Je n’imaginais pas que les puits étaient aussi profond. J’ai été surprise de voir que pour dépanner les pompes défectueuses, les techniciens étaient obligés de descendre aussi bas pour que nous puissions avoir de l’eau potable ! Ce sont de vrais héros ! »

Une de ses camarades a ajouté : « Nos programmes scolaires devraient inclure plus de déplacements sur le terrain, cela nous aiderait à mieux comprendre les réalités dans lesquelles nous vivons ». M. Mohamaed msa mparavema, qui a accompagné le groupe est d’accord : « C’est assez rare que l’on pense à inviter les élèves pour leur faire comprendre comment l’eau est exploitée et gérée. Nous devons encourager cette démarche car l’avenir de ce pays et ses ressources passe par nos jeunes ».

Mme Najda Said Abdallah, Secrétaire Générale du ministère en charge de l’eau, a également insisté sur la nécessité d’inclure les jeunes générations : « La jeunesse d’aujourd’hui est l’avenir de demain. Cette journée a été une belle occasion pour découvrir les efforts consentis par la SONEDE et nos partenaires pour garantir un service public efficace, même si beaucoup de choses restent à améliorer ».

Le Représentant Résident Adjoint, M. Fabrizio Andreuzzi  a rappelé que cet évènement avait été placé sous le signe du partage et de la nécessité d’impliquer les jeunes générations pour des échanges inclusifs, ne laissant personne pour compte, face au dérèglement climatique qui les concerne particulièrement parce qu’il menace leur avenir..

L’engagement des Nations unies et de ses partenaires sur la question de l’accès universel et équitable à l’eau

Les participant.e.s ont terminé leur visite dans les locaux du PNUD pour y découvrir l’engagement des Nations unies et de leurs partenaires sur la question de l’accès universel et équitable à  l’eau potable qui constitue le 6ème objectif de développement durable. Les interventions ont permis d’aborder la thématique du jour sous plusieurs angles notamment l’eau et la géothermie, l’eau et l’entreprenariat, l’eau et le genre, et l’eau et les risques des catastrophes. M. Saand Ahmed Abdallah spécialiste en énergies renouvelables au PNUD et très pédagogue a présenté le lien entre la gestion de l’eau et celle des énergies renouvelables en captivant son audience.

Ces échanges ont vu émerger des vocations de futurs ambassadeurs pour la cause verte et l’accès à l’eau, maitrisant leurs sujets éloquents et impliqués lors des manifestations diverses notamment sur les réseaux sociaux : « Seulement 15% de la population a accès à l’eau potable aux Comores! Nos dirigeants ne peuvent-ils pas en faire une priorité ? », a demandé Anziza Mohamed Mzé, élève à l’école privée le Gymnase. M. Aziz, l’un des intervenants du jour n’a pas manqué de reconnâitre dans l’exposé d’Anziza la même sensibilité que Greta Thunberg, la jeune et célèbre militante écologiste suédoise : « La relève est prête, les Comores pourront compter sur cette jeunesse engagée ! » a-t-il précisé.