Les aires protégées mesurées depuis le ciel

11 novembre 2020

Vue aérienne de Nyumashiwa, abritant le Parc National de Mwali. Photo PNUD-Comores / Irchad Ousseine Djoubeire

La Direction Générale de l’Environnement et des Forêts (DGEF) a s’est doté, avec l’appui du PNUD et du GEF, du premier drone spécialisé permettant aux Comores d’utiliser des outils cartographiques performants. Ainsi, pour la première fois dans l’archipel, une solution cartographique en ligne adossée à une base de données, assure le géoréférencement de la biodiversité et les délimitations des aires protégées.

« Ceci a permis le renforcement de la surveillance à distance des espèces de faune et flore pour atteindre la cible de classement de 25% de la superficie terrestre et 5% des eaux territoriales en aires protégées », poursuit-on au Ministère en charge de l’Environnement.

De la même manière, le renforcement des capacités de gestion des aires protégées, de suivi écologique et l’utilisation des nouvelles technologies dont les drones et balises argos a permis d’établir une cartographie d’état de santé des récifs coralliens et des mangroves dans l’ensemble des parcs nationaux et de mettre la base de données géo-référencées de suivi des cibles de conservation.

« L’idée d’acquérir le drone est venu lorsque nous nous sommes aperçus qu’il y’avait un manque de données thématiques quantitatives à jour. Nous avons opté pour le drone de cartographie professionnelle pour la collecte de données de haute précision puisque l’appareil permet d’obtenir des images géoréférencées pouvant aller jusqu’à 3 cm de résolution. Les résultats sont satisfaisants surtout concernant l’obtention des données quantitatives sur les mangroves au sein des aires protégées qui étaient jusqu’à lors estimées », confirme Nair Aboubacar, expert en SIG, qui a piloté tout ce processus.

Un suivi permanant

De plus, lors du processus de classement de l’île de Mwali en réserve de biosphère de l’UNESCO, la réalisation des études écologiques et cartographiques géo-référencées sur l’état de la biodiversité dans l’Ile, y inclut les cibles de conservation nécessaire pour le zonage de la réserve de biosphere a été faites grâce à l’utilisation du drone et des images aériennes.

Le suivi écologique des cibles de conservation a permis de recenser 8.550 individus d’Eulemur Mongoz à Ndzuani, 5.450 individus de petit duc d’Anjouan et 5.890 individus petit duc du Karthala, espèces endémiques aux Comores, ainsi que le maintien de la densité des roussettes de Livingstone à 1.243 individus, dont 477 individus à Mwali et 766 individus à Ndzuani.

La base de données des Parcs Nationaux des Comores est opérationnelle et hébergée sur la plateforme ArcGIS online, y compris avec les couches de délimitations des aires protégées.

Le développement d'un partenariat avec l'institut régional de veille sur le blanchissement des coraux (CORDIO) donne également accès chaque année à des données relatives à l'état de santé des récifs coralliens et d’apporter des mesures correctives en matière de gestion durable des zones récifales.